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Haïti-Élections : la république des émotions quand le cœur vote et la raison crève

Par - Mis à jour le 2025-11-02 à 11:57

Publié le 2025-11-02 à 11:56

Tout sur Haïti !

Chronique d’un pays qui confond ferveur et lucidité.

Depuis plus de trois décennies, HAÏTI s’enlise dans une DÉMOCRATIE de carnaval, où les ÉMOTIONS remplacent les IDÉES, les SYMBOLES remplacent les STRATÉGIES, et les CRISES remplacent les BILANS.

 

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À chaque SCRUTIN, le peuple ne choisit pas une VISION, mais un MIRAGE, puis, à chaque DÉCEPTION, il accuse tour à tour le sort, les PARRAINS ÉTRANGERS, notamment WASHINGTON, PARIS, et OTTAWA, selon la météo diplomatique, ou le DIABLE lui-même, selon les sermons du jour. 

Mais la vérité est moins exotique, car le mal n’est pas seulement importé, il est fabriqué localement dans le pays, par notre incapacité chronique à élire avec la TÊTE plutôt qu’avec la GORGE ou ́le CLAVIER.

 

LE VOTE ÉMOTIONNEL : L’HÉRITAGE EN FLAMMES D’UN PEUPLE EN CENDRES

Depuis 1990, HAÏTI ne VOTE pas, elle s’ENFLAMME. Le citoyen haïtien ne CHOISIT pas, il RÉAGIT. Il ne JUGE pas, il RESSENT. Il ne COMPARE pas les PROGRAMMES, il avale les PROMESSES. Ici, VOTER n’est pas un acte de raison, mais une crise collective emballée dans une URNE trouée.

Le PEUPLE n’élit pas des PROJETS, il épouse des PERSONNAGES. Il n’écoute pas les plans, il danse sur les SLOGANS.« Pèp la bouke », « Nou bouke », « Ayiti pap peri », « Fòk sa chanje »… autant de refrains qui riment, mais ne résolvent rien. Et dès qu’un candidat verse une larme en citant DESSALINES, il devient prophète national, jusqu’à la prochaine trahison, ou le prochain contrat d’ambassade.

 

LE NOUVEAU CIRQUE ÉLECTORAL DU CPT

Et voici que, sous les trompettes du Conseil Présidentiel de Transition-CPT et les applaudissements discrets de WASHINGTON, se prépare une nouvelle opération électorale «DÉMOCRATIQUE EXPRESS ». Le DÉCOR est le même, les ACTEURS changent, les PARRAINS demeurent. Les uns rêvent de bulletins, les autres comptent déjà les valises. 

Les promesses pleuvent, les illusions ruissellent, et le PEUPLE, fidèle à son rôle, se prépare à applaudir le prochain MESSIE SPONSORISÉES. Car en HAÏTI, les ÉLECTIONS ne sont pas un processus, ce sont des CÉRÉMONIES VAUDOU de l’espérance collective, où l’on invoque la DÉMOCRATIE comme un LOA qu’on oublie dès qu’il repart sans miracle.

 

LE GRAND THÉÂTRE DES ÉLECTIONS HAÏTIENNES

 

Chaque scrutin en HAÏTI ressemble à une nouvelle saison d’une série tragico-comique, où le peuple espère un CHANGEMENT, mais retrouve le même scénario :

 

1990 : Jean-Bertrand ARISTIDE, le prêtre du peuple, face à Marc BAZIN, le technocrate.

Résultat : ferveur populaire, chaos institutionnel, coups d’État à la chaîne.

 

2006 : René PRÉVAL contre Leslie François MANIGAT, le pragmatique contre l’intellectuel.

Résultat : stabilité molle, réforme nulle.

 

2011 : Mirlande H. MANIGAT face à Michel J. MARTELLY, la professeure contre le chanteur dévergondé.

Résultat : « Sweet Micky » transforme la République en karaoké et le pouvoir en spectacle permanent.

 

Depuis, la pièce ne change plus. Les ACTEURS vieillissent, les COSTUMES varient, les ILLUSIONS se recyclent. Les HÉROS défilent, la LOGIQUE reste, et c’est toujours l’ÉMOTION qui GOUVERNE.

LES CHIFFRES QUI BRÛLENT LES ILLUSIONS

Pendant que le peuple vote au rythme de ses colères, les chiffres officiels racontent une tout autre histoire :

* Plus de 80 % des Haïtiens vivent avec moins de 2 dollars par jour.

* L’inflation dépasse les 45 %.

* Près de la moitié des jeunes diplômés rêvent d’un visa, pas d’un avenir ici.

* En 20 ans, HAÏTI a connu près de 20 Premiers ministres, un par an, sans un seul plan d’État durable.

* Depuis 5 ans, les gangs armés sont devenus les nouveaux préfets de la capitale.

 

HAÏTI ne souffre pas d’un manque d’INTELLIGENCE, mais d’une absence de COHÉRENCE, d’une POLITIQUE sans mémoire, et d’une SOCIÉTÉ qui confond mouvement et progrès.

LES NOUVEAUX VISAGES, LES MÊMES MIRAGES

Aujourd’hui, dans les chaumières, les salons, les radios de trottoir et les studios clandestins des réseaux sociaux, la conversation nationale tourne en boucle, comme un vieux disque rayé. On nous ressort encore les mêmes miracles, les SAUVEURS MIRACULÉS pour DÉLIVRER HAÏTI sont déjà emballés dans un marketing de panique. Voici quelques exemples de noms qui circulent :

 

* Jean Ernest MUSCADIN, le cow-boy autoproclamé, tireur céleste, toujours prompt à dégainer pour protéger son territoire.

 

*Dominique DUPUY, diplomate de vitrine, éternelle entre deux cocktails et trois communiqués.

 

* Martine MOÏSE, canonisée par la tragédie conjugale et sanctifiée par le drame de son feu mari Jovenel MOÏSE, dont le silence post-traumatique est devenu sa stratégie politique.

 

*Guy PHILIPPE, ex-rebelle, ex-trafiquant, ex-prisonnier, mais jamais ex de la démagogie.

 

*Wilson JEUDY, maire indéboulonnable de Delmas et candidat perpétuel, persuadé qu’un micro et un sourire suffisent à gouverner.

 

*Etzer ÉMILE, télévangéliste de l’économie.

 

* Et enfin, Sterline CIVIL, ex-directrice du Fonds National de l’Éducation, révoquée brutalement par le CPT corrompu, est désormais une martyre administrative.

 

HAÏTI n’a plus de LEADERS, elle a des PERSONNAGES. Un casting pour une telenovela tragico-comique, où chacun joue à SAUVER la NATION entre deux directs Facebook et un sermon dominical.

Des NOMS, des SYMBOLES, des ÉMOTIONS, mais aucune VISION, aucune STRUCTURE, aucune DOCTRINE nationale. Nous confondons la FERMETÉ avec la BRUTALITÉ, la COMPÉTENCE avec l’ÉLOQUENCE, la POPULARITÉ avec la CRÉDIBILITÉ, et l’INTÉGRITÉ avec l’APPARENCE morale.

Notre drame national n’est pas la MISÈRE, mais l’AMNÉSIE. Nous avons appris à idolâtrer nos Candidats en lice et à mépriser nos penseurs. Nous applaudissons encore de nouveaux visages, simplement parce qu’ils crient plus fort que les autres. 

 

Et pendant que le peuple rêve toujours d’un SAUVEUR NATIONAL, le pays, lui, continue de s’effondrer en silence: les ROUTES s’écroulent, les ÉCOLES ferment, les HÔPITAUX meurent, et les DIRIGEANTS tweetent des versets bibliques pour meubler le vide.

 

HAÏTI MEURT D’UN EXCÈS DE FOI MAL PLACÉE

 

HAÏTI se perd dans une foi aveugle. La FOI en des PARTIS POLITIQUES dépourvus d’idéologie, la FOI en des leaders sans INTÉGRITÉ ni VISION, la FOI en la « VOLONTÉ DU PEUPLE » dépourvue de conscience citoyenne.

 

Ce pays n’a pas besoin d’un visage providentiel, mais d’un socle moral, institutionnel et stratégique avec des hommes et des femmes capables de dire NON, même lorsque la majorité crie OUI.

 

HAÏTI ne changera pas grâce aux STATUES, mais grâce à des STRUCTURES avec des institutions solides, une justice effective, une éducation de qualité, et un État qui pense au-delà de sa prochaine nomination. Trop d’HYMNES, trop de HÉROS; ce qui manque, ce sont des vertèbres nationales.

Tant que le vote restera un acte du cœur, HAÏTI continuera de mourir du cerveau. Le véritable CHANGEMENT ne se trouve pas dans les RUES, il se trouve dans les ESPRITS. La véritable RÉVOLUTION n’est pas de « prendre les armes », mais de prendre conscience.

DESSALINES NE REVIENDRA PAS

Jean-Jacques DESSALINES n’a pas libéré HAÏTI pour qu’elle devienne une page Facebook de lamentations collectives. Il l’a libérée pour que chaque HAÏTIEN devienne une conscience éveillée, et non un spectateur passif.

Le jour où nous élirons un DIRIGEANT non pour ce qu’il dit, mais pour ce qu’il prévoit, HAÏTI cessera d’être la République des émotions pour redevenir la Nation des actions.

 

 

 

Amos CINCIR

Ambassadeur du Royaume | Serviteur de l’Empire d’Hayti | Chroniqueur du réel et de la raison

 

 

 

 

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